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N'aurait-il pas dû créer son parti?

Arrivé au pouvoir en 2009, le Président gabonais a engagé des réformes importantes pour conduire le pays dans la voie du développement. Des réformes qui peinent à être palpables au regard d'une machination pédégiste qui contrôle une grande partie des institutions du pays.

Je suis certain que si le Président avait eu plus de courage en créant son parti, il n'aurait pas tous les problèmes que son pouvoir rencontre.

En effet, le PDG est devenu une affaire de lobby. Certains parmi les cadres du parti estiment qu'ils ont milité et qu'ils ont joué un rôle important lors de la transition de 2009. C'est à ce titre qu'ils se positionnent en qualité d'éléments incontournables du parti. Pour s'assurer de leur posture, ils s'entourent des gens qu'ils contrôlent, histoire de démontrer au Président de la République qu'ils peuvent le déstabiliser. Certains n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent, non pas pour défendre le Président de la République, mais pour se positionner en tant qu'homme politique.

En 2012 lorsque l'opposition et la diaspora gabonaises demandaient la tenue d'une conférence nationale souveraine, j'ai vu la démonstration d'un pouvoir qui ne sait sur quel pied danser. Pendant que le Premier Ministre annonçait la tenue des assises générales de la République, le Porte-Parole du Chef de l'Etat refusait une concertation nationale. Pendant ce temps, les Présidents de l'Assemblée Nationale du Conseil Economique et Social disaient être à l'école de la sagesse africaine qui voudrait que l'on se retrouve autour du corps de garde pour résoudre les problèmes du village.

Ce qui fait qu'en réalité, Ali Bongo ne décide pas tout seul. Il est obligé de consulter ces incontournables de l'ancien système pour prendre une décision. Comme ils ne peuvent pas prendre une décision qui les met en retrait, on en vient à la reproduction des scénarios du système Omar. Du coup d'Omar à Ali, rien n'a changé.

Or, il est important qu'en tant que Président de la République, Ali ait la voix libre et forte. Cela signifie que s'il veut prendre une décision allant dans le sens des réformes qu'il compte entreprendre, il faut qu'il soit libre de les prendre. Et c'est à ce niveau que la création de son propre parti aurait mieux.

Ce qui est certain, il ne peut plus le faire à l'heure actuelle. Cette décisions devait être prise au cours des deux premières années de son mandat, pour permettre au parti de se positionner et de se préparer pour 2016.

Il avait toutes les armes pour le faire et il aurait suffit de bien négocier cette transition. Le mieux qu'il aurait pu faire aurait été de dissoudre le PDG au profit d'un autre parti. Certains cadres du PDG seraient restés et se débarrasser de ceux qu'il pense qu'ils pouvaient faire entrave à son action.

Ces derniers, même s'ils se constituaient en opposants, n'auraient pas eu des moyens de combattre son système. Ali Bongo a les moyens nécessaires pour créer un parti politique et les moyens de le faire asseoir.

Pour ma part, si Ali avait créé son parti politique, la teneur d'un PDG qui serait à l'origine de tous les malheurs des gabonais aurait pu être allégée. Certains qui apprécientcertaines réformes du Président et qui hésitent de se prononcer du seul fait du PDG auraient même adhéré à ce parti.

Un nouveau parti au pouvoir au Gabon aurait été inédit et entraîné chez les jeunes, un effet de mode et un espoir de vivre dans un Gabon transformé. Et là je suis convaincu que la bataille de 2016 aurait été gagnée d'avance.

Vous me demanderez certainement si la création d'un nouveau parti aurait aussi supposé des hommes et des femmes nouveaux et dotés d'une mentalité nouvelle? A cela je réponds qu'un parti politique répond à un idéal qui se traduit par l'action que ce dernier mène sur le terrain. C'est là que ce nouveau parti aurait pu être différent.

Tag(s) : #Analyse Politique
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